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En toute intimité…
Avec 9h de décalage et un accent bien américain, HTR est partie virtuellement à la rencontre de Nicolas ESSIG, ingénieur du son et producteur français qui réside actuellement à Los Angeles en Californie.
Quels sont tes liens avec Haguenau ?
Je suis né à Haguenau et mes parents y habitent toujours. Je me souviens bien entendu de mes études où j’ai fréquenté l’école primaire des Roses, le collège Foch et le lycée européen Robert Schuman. Le sport a également occupé une place importante dans ma vie haguenovienne puisque j’ai fait du foot au FRH et du judo jusqu’à mes 11 ans environ, puis du judo et du handball jusqu’à la fin du lycée.
Et bien entendu, j’ai fréquenté l’espace association et l’école municipale de musique et de danse de Haguenau. Je garde d’ailleurs avec moi mon xylophone, souvenir haguenovien et premier instrument découvert. A mes 10-11 ans j’ai appris et joué au piano puis à la guitare.
Je garde Haguenau précieusement auprès de moi, ayant même emporté cette médaille de mon grand-père Robert ESSIG à l’effigie de Haguenau.
Cette passion pour la musique, comment est-elle née ?
Tu vas trouver ça dingue, mais j’ai un souvenir très précis. Celui d’un professeur de musique remplaçant qui, à l’école maternelle – oui oui en maternelle-, nous a fait découvrir la guitare. J’ai littéralement craqué pour la musique et cet instrument. Au collège j’ai même créé un groupe de musique avec 4-5 personnes.
Ce sont de beaux souvenirs à Haguenau. Là où ma passion est née
Aujourd’hui tu es ingénieur, producteur à Los Angeles, quel a été le parcours après le lycée ?
Après mon bac, j’ai quitté Haguenau pour suivre des études au centre de formation « Music Academy International » de Nancy. Mais ce n’était pas vraiment ce à quoi je m’attendais. J’avais besoin de pousser mes instructions dans le mixage, le son. J’ai toujours été intéressé par ce mélange d’ordinateurs, d’instrument et d’enregistrement. Je voulais produire, enregistrer des sons etc…
L’un de mes professeurs connaissait bien mon envie, mon rêve et ma motivation. Il le savait : la meilleure université pour toucher mon but était à Boston et notamment à l’Université de Berkelee aux Etats-Unis.
Et oui, sans maîtriser la langue, sans en connaître les codes, je n’ai pas réfléchi, je suis partie en suivant mon instinct. Je suis devenu majeur aux Etats-Unis ! Et depuis 20 ans, j’y vis, j’y travaille et j’y ai fondé une famille. J’ai mis environ 8 mois pour bien comprendre l’Anglais. Je regardais souvent la télévision et notamment des séries que je connaissais en français pour pouvoir faire des liens. Je tiens ici du coup à remercier les Simpson. Un vrai tremplin pour moi qui m’aura permis d’apprendre plus vite la langue. Aujourd’hui j’ai encore la nationalité française.
La formation a donc été fructueuse ?
Oui c’est sûr ! Arrivé aux Etats-Unis c’était un rêve mais aussi beaucoup d’adaptation : créer un compte en banque, acquérir un téléphone. J’avais un objectif en tête : faire un diplôme équivalent en France quand je rentrerais. Bon je ne suis plus rentré certes. Après 3 ans ½ de formation à l’Université, j’ai souvenir que mes camarades rentraient pour les fêtes de fin d’année. Moi, j’ai décidé de rester, de trouver des stages, de travailler. J’ai eu une chance incroyable de pouvoir bénéficier d’un stage et de devenir assistant-ingénieur au Henson Recording Studios. Une enseigne de renommée mondiale en plein cœur de Hollywood. J’ai pu faire des rencontres et travailler sur des projets extraordinaires comme pour :
- Paul Mc Cartney
- ColdPlay
- Les Daft Punk
- Madonna
- Justin Bieber
- Eddy Mitchell etc..
Aujourd’hui cette expérience m’a permis de travailler à mon compte et d’avoir une très belle base lors de la création de mon studio en 2015.
Que fais-tu exactement ?
Je suis ingénieur du son, mixeur et producteur. J’interviens à la fin du projet généralement. Je mets tout en musique pour que son, instruments et voix cohabitent parfaitement à l’écoute. Mon oreille est devenue mon plus précieux instrument de travail.
J’ai créé mon studio en 2015-2016 faisant le choix de me mettre à mon compte. Mon garage s’est petit à petit transformé en véritable studio. Un choix que je ne regrette absolument pas et que la crise sanitaire est venue conforter. Aujourd’hui le travail à distance est devenu une manière de travailler tout aussi efficace.
Aujourd’hui je suis fier de mon parcours, j’ai des clients satisfaits, en nombre, je suis reconnu et j’ai fais de mon rêve une réalité.
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Quels conseils pourriez-vous donner à ces jeunes qui veulent se lancer ?
Je leur dirais d’aller au bout de leurs rêves. Il faut du courage et de l’audace dans tout. Mais si vous avez un but, il faut se donner les moyens de l’atteindre. Ne pas avoir peur car les êtres humains sont fait d’une véritable capacité d’adaptation.
Quels sont tes objectifs ?
Je t’avouerai que j’ai une vie bien agréable ici avec ma femme et mes deux filles. Mais je songe souvent à me développer en France. Pourquoi pas à Haguenau ?
Qui ne souhaite pas de toujours progresser et en faire plus ? Je suis ambitieux et j’aime mon métier. Je souhaite travailler sur des projets de plus en plus gros. Je viens de finir de travailler sur l’album de Jaden Smith, le fils de l’acteur Will Smith et ce fut un réel plaisir !
J’aimerai également continuer quotidiennement à transmettre les valeurs de cette culture. La musique est un métier d’avenir.
As-tu une anecdote ou un souvenir marquant à nous raconter ?
Oui, j’ai envie de vous parler des Daft Punk. Je me souviens lorsqu’ils ont gagné « L’Album Of The Year » au Grammy Awards en 2014. A ce moment là, deux vidéastes ont filmé deux hommes dans le public… Mais… ce n’étaient pas eux !
Quand j’ ai travaillé avec eux, évidemment ils ne portaient pas leurs casques…. C’ est vraiment surprenant qu’ ils aient réussi à garder l’anonymat aussi longtemps! Ce n’est que récemment qu’ils sont sortis de l’ombre et se montrent, après qu’ ils aient mis fin à leur carrière duo.
Quelques mots pour Haguenau, Terre de Réussites ?
Un grand merci. Ça fait plaisir d’avoir cette reconnaissance. C’ est très important de mettre en avant les carrières artistiques. Je suis toujours disponible pour encadrer ou conseiller. Ce serait super de créer un écosystème avec des artistes Haguenoviens, aider, partager, progresser….
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